Île Amsterdam - 24 Décembre 2018.

Réparation antenne Wi-Fi (L. Gest)

Opération réussie (L. Gest)

Passation Gener à côté du photomètre

Géophy 69-70

Lorsque nous sommes arrivés, nous les petits nouveaux, sur l’île d’Amsterdam, s’y trouvaient déjà vingt-quatre personnes. Dix-huit d’entre eux travaillent directement pour les TAAF. Un petit groupe est ce qu’on appelle les « infras ». Ils participent à la plupart des travaux des bâtiments et donnent des coups de main à droite à gauche. D’autres sont des militaires de l’Armée de l’Air ou de la Marine Nationale qui permettent à la base de fonctionner correctement (gestion de la centrale électrique, de l’eau, des contacts radio et internet : BCR). Ensuite, il y a les trois agents de la Réserve Naturelle. Un s’occupe de toute la botanique avec la préservation des espèces endémiques à Amsterdam et la suppression de celles introduites au cours des années comme les chardons ou d’autres au nom plus exotiques telle l’atriplex. Le deuxième gère les mammifères introduits. Il y a une forte concentration de rats et de souris sur l’île et cela pose des problèmes sanitaires tout d’abord mais ils peuvent être responsable de maladies transmises à la faune ou alors ils s’y attaquent directement. La dernière s’occupe de la restauration de la seule espèce d’arbre présente naturellement : le Phylica. Puis viennent enfin les six personnes engagées par l’Institut Polaire pour les programmes scientifiques dont deux ornithologues, un étudiant le mercure et l’autre le CO2. Ces quatre personnes travaillent pour des laboratoires publics français. À eux s’ajoutent une responsable instrumentation qui gère notre parc informatique et réseau et le programme de magnétisme et sismologie. Puis il y a moi en tant que responsable logistique et instrumentation électronique. Je suis aussi rattaché à un programme d’un laboratoire de Lille sur l’étude des aérosols.

Nous formons à nous six « Géophy », le bâtiment le plus haut de la base. Durant un mois entier, nous vivions à onze (il n’y avait qu’un ornitho auparavant). En effet, nos prédécesseurs de la mission numéro 69 nous ont fait une passation durant tout le mois de décembre où nous avons pu découvrir toutes les facettes de nos métiers respectifs.

Notre chef de district Luc permet de représenter administrativement l’île d’Amsterdam. Il assure la sécurité des vingt-trois personnes présentes et est le responsable sur base. On le nomme le « Disams ».

Une des premières missions que j’ai eu à entreprendre était la réparation d’une antenne WiFi qui permet la transmission de données entre des bâtiments qui se situent à deux kilomètres l’un de l’autre. Celle-ci menaçait de chuter à cause d’une fixation rouillée. Le câble de transmission était aussi en très mauvais état et il fallait le réparer. Tout cela sur un mât à vingt-cinq mètres de hauteur. Mesures de sécurité maximales, la plupart des réparations ont dû être amorcées en étant suspendu à l’échelle. Durant deux heures, j’étais donc harnaché pour restaurer l’antenne et sa connexion avec la base. De manière générale hormis cet exemple précis, j’aide aux travaux électronique et à la vie de la base. Je suis un peu l’électron libre qui va pouvoir donner de l’aide à tous les programmes scientifiques pour la bonne réalisation de leurs travaux annuels et le bon fonctionnement de leur matériel. Je suis aussi le « manipeur » privilégié. Je vais pouvoir partir beaucoup plus facilement en cabane ou du moins plusieurs jours de la base sans incidence. Je fournis donc aux ornithologues (ce sont les personnes ayant le plus besoin de monde pendant leurs sorties) deux mains précieuses car ils savent que je peux me libérer très facilement pour partir travailler avec eux. J’ai d’ailleurs eu la chance de pouvoir partir après Noël dans la merveilleuse cabane d’Entrecasteaux pour six jours que je dévoilerai un peu plus tard.

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