La Réunion - 3 Juin 2022.

Coucou !
Ce matin je prenais tranquillement mon petit déjeuner sur la terrasse, et deux petits chats sont venus me tenir compagnie, très sympas.
Ensuite ma journée à RTL fut très TRÈS hétéroclite. Le matin, je suis allée à un hommage aux premiers engagés indiens. Au 19ème siècle, des personnes sont venues sur l'île pour travailler. A La Réunion, ils ont engagés des milliers de personnes qui venaient d'Inde, d'Afrique, de Chine, d'Australie, d'Europe et d'ailleurs en leur proposant des contrats de travail. Mais en réalité ils ont été envoyés chez des planteurs de canne et totalement réduits en esclavage pendant un siècle. Certains mourraient déjà sur le bateau pour venir (entre 21 et 36 jours de traversée), et pour ceux qui arrivaient en vie ils travaillaient dans les champs de canne, les cultures vivrières, les terres en friches, la sucrerie, les écuries, l'entretien des animaux... Ils étaient sous-payés voire pas payés, dans des conditions de travail inhumaines, certains enfants (travailleurs à partir de 11 ans) se faisaient enlever. Dans les années 1860 c'est une période de crise agricole à cause de l'effondrement du marché du sucre, lui même causé par la concurrence avec le sucre de Cuba. Il y a beaucoup de maladies parasitaires dans les cultures et chez les hommes, ainsi que des cyclones violents. Récemment, l'historien Jean-Régis Ramsamy a mis fin au flou historique qui existait autour de la date de l'arrivée du premier bateau d'engagés, et a trouvé la date du 3 juin 1828. C'est pour ça qu'un hommage avait lieu aujourd'hui.
Sur le Barachois, il y a un monument près des canons, avec une plaque en métal où des cannes à sucre sont gravées, c'est le Mémorial "hommage et reconnaissance aux engagés et aux ancêtres venus de l'Inde". Ce matin, les membres de la Fondation Tamoule de La Réunion étaient donc réunis près de ce monument pour rendre hommage à leurs ancêtres et à leur histoire.
Quand je suis arrivée, immédiatement on s'est reconnues avec trois autres femmes journalistes (une avec un carnet, une avec une caméra, une avec son téléphone et moi avec mon enregistreur) et on s'est tout de suite rencontrées en attendant le début de l'hommage, c'était des personnes hyper accessibles contrairement en métropole où les autres journalistes regardent un peu mal quand ils voient que des étudiants sont "dans leurs pattes". Une était à Réunion Première, l'autre à Imaz press, une au Quotidien de la Réunion et la dernière au JIR. Un autre journaliste est aussi directement venu nous voir pour nous expliquer le déroulé de la matinée, et pour nous donner des documents plus précis sur la période d'engagisme à La Réunion, aussi très gentil. Ça fait vraiment très plaisir de voir que c'est possible de faire le même métier sans forcément que ce soit la guerre sur le terrain.
Le président de la fondation (Jean-Luc Amaravady) a pris la parole, puis l'historien qui a trouvé la date précise de l'arrivée du premier bateau aussi. Ensuite les membres de la fondation ont rendu hommage en déposant chacun leur tour une fleur au pied du monument puis en se recueillant un temps devant, c'était très émouvant.
Après les différents hommages, j'ai donc interviewé le président de la fondation et l'historien à l'origine de la découverte pour pouvoir en faire un sujet radio. Les deux étaient très intéressants parce que passionnés par leur histoire et celle de l'île. Cette matinée était réellement très forte en émotions. D'ailleurs, Réunion La Première a déjà sorti son reportage qui est en replay sur twitter, et j'y apparais plusieurs fois (contre mon gré, mais quand même !) : https://twitter.com/reunionla1ere/status/1532643903387717632?s=20&t=tOmckpoUT9EzV5IldD3jqQ
Et alors l'après-midi, toute autre ambiance. Il y avait à Saint-Denis la grande, l'unique, l'immanquable : révélation des candidates Miss Réunion !!!
Je suis donc allée à la conférence de presse de Miss Réunion 2022. Il y avait la Miss 2021 présente, et les 12 candidates sélectionnées pour concourir cette année. Elles ont été "dévoilées" une par une sur un grand podium. Le directeur de Miss Réunion les appelait chacune leur tour et elles arrivaient, défilaient et posaient devant les photographes pendant qu'il disait par exemple "voici Florine, 20 ans, 1 mètre 73, originaire de Saint-Paul..."... C'était très étrange comme ambiance, un peu marché-de-l'agriculture-vibes.
Ensuite elles sont toutes revenues sur scène toutes ensemble encore pour des photos, et c'était à nous les journalistes d'aller mener nos interviews. J'ai donc interviewé Aziz Patel, le directeur du comité Miss Réunion, la Miss Réunion 2021 Dana Virin, et plusieurs candidates à la future élection. C'était assez drôle à faire, au final contre toute attente j'ai plutôt bien aimé.
En fin de journée j'ai donc monté tous mes sons et écrit mes sujets, et ensuite je suis rentrée toujours en longeant l'océan sous les palmiers au coucher de soleil. Comme d'habitude : c'est sublime, "à en pleurer de beauté" comme dit mon rédacteur en chef. C'est eXActement ça.

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